“Ca” (le silence tue)


Une de mes amie, vient de m’envoyer cette critique, sur une pièce de théâtre jouée au Festival d’Avignon en ce moment.

je me propose de vous en faire part ici, car le sujet traité est le viol, un sujet difficile à aborder, mais néanmoins il ne s’agit pas de se voiler la face, il faut apprendre à en parler, à reconnaître toutes les émotions qui en découlent.

Je sais bien qu’aujourd’hui, avec toutes les affaires à ce propos dans les médias on en parle plus “facilement”.

Cependant, je peux vous assurer qu’il y a encore beaucoup de non – dits, beaucoup d’incomprehension.

Savoir écouter et accueillir les personnes qui en ont été victimes n’est pas aussi simples tant pour elles de se confier que de la personne qui reçoit cette confidence.

Je pense que cette pièce mérite d’être vue.

“ÇA (LE SILENCE TUE) ”

TEXTE ET MISE EN SCENE CATHERINE DECASTEL

22H15 au THEATRE DE L’ANGE

15 rue des Teinturiers – 84000 Avignon

La pièce pose la question de savoir comment parler, au travers des corps et au travers des mots, de l’indicible transgression que constitue le viol.

Indicible pour les victimes.

Indicible pour leurs auteurs.

Il s’agit d’un théâtre documentaire, tentant de laisser s’exprimer trois voix et trois corps dans leur souffrance, leur incapacité à dire ou à vivre après “ça”.

Mêlant esthétisme chorégraphique et paroles de témoignages adressées directement au public, trois comédiens se font porteurs de ces souffrances, prenant en charge tant les paroles de victimes que de bourreaux.

Dans cette pièce, il s’agit du combat que vont se livrer hommes et femmes pour arriver à dire sans tabou, sans jugement, sans pudeur, mais pas sans poésie ce qui les a abîmés.

ARTICLE DE CATHERINE ROBERT – LA TERRASSE

Catherine Decastel affronte ce qu’elle définit elle-même comme « l’indicible transgression » dont la violence rend muettes ses victimes et que la société préfère taire, rajoutant ainsi de la violence à la violence. « La honte de dire, la peur d’être déshonorée publiquement après l’avoir été intimement, l’omerta de la famille. » : plus encore que la brutalité du geste, c’est le silence qui l’entoure qui tue. Il s’agit alors de savoir comment parler du viol, au travers des corps et au travers des mots. Ce à quoi s’emploie ce spectacle qui tâche de dépasser les tabous afin de témoigner de la douleur des victimes et de l’impunité et de la liberté des bourreaux. « Une atmosphère simpliste et poétique, un plateau noir symbolisant le vide, le manque, la pudeur aussi, agrémenté d’un mur d’eau qui représente la pureté, la fragilité et l’intimité. » : dans ce décor qu’anime un univers musical électro-industriel, les comédiens surgissent d’un chœur ombreux pour dire d’une façon droite et directe le récit de la cassure.

CRITIQUES DE SPECTATEURS

http://www.billetreduc.com/40653/evtcrit.htm?crit=1&tri=G

-intense – 9/10

un thème dur à aborder mais qu’on ne doit plus éviter. une véritable performance des comédiens aidés par une bonne mise en scène. un texte dur, cru qui utilise les mots justes pour retranscrire des émotions effroyables, bouleversantes et intenses. Matthieu

-Comment rompre avec le silence – 9/10

Un thème: Le viol. Trois comédiens : un homme, deux femmes. Des témoignages, des chiffres, de l’angoisse, du questionnement… Cette pièce est un cri face à un problème qui malheureusement n’est que trop présent dans nos sociétés :le viol. Sans jamais entrer dans le voyeurisme, ni dans le pathos, elle nous tient pendant une heure et on ne peut qu’en sortir remué. Chapeau bas. Et merci aux comédiens : toujours justes et dont le travail est remarquable.

INTENSE. A VOIR ABSOLUMENT – 9/10

Une pièce intense en émotion qui ne laisse aucun répit aux spectateurs. Les comédiens sont excellents et prennent à parti le public. Il s’établit comme un dialogue et l’emprise ne laisse aucune place à l’indifférence. La mise en scène est belle, les comédiens talentueux, les mouvements parfaits… Pièce d’une rare qualité… A voir absolument

Ca surprend Ca touche Ca bouleverse – 8/10

Je conseille cette performance théâtrale à tous ceux qui aiment se sentir imprégnés par la vie intérieure des personnages. Les propos sont parfois crus mais disent la vérité. Pas de faux semblants avec ” ça ” ! Une pépite de comédiens se donne corps et âmes dans une danse qui exalte la violence des sentiments avec toute la complexité et les contradictions que cela implique… Au-delà du sujet premier de la pièce, les souffrances exprimées touchent avant tout à la ” fêlure intérieure ” parfois indescriptible et inavouable, un sujet en somme universel !

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